La maison de Gabriel Pierre. [Vue générale 1]

ARTISTE : Pierre, Gabriel (1934 - 18 février 1998)

SITE : La maison de Gabriel Pierre

LOCALISATION : 119 Route nationale à Roëllecourt (Pas-de-Calais)

CRÉATION : à partir de 1972

MATÉRIAUX : bois, peinture, fer, objets de récupération

STATUT DU SITE : disparu

PÉRIODE D'OCCUPATION:  1972-1998





IMAGES :

DESCRIPTION DÉTAILLÉE :

"Je suis né à côté du château de Chambord, à Vineuil, le 19 janvier 1934.
1940 : Année de la guerre. A l'âge de six ans, je me retrouvais à Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir-et-Cher), région de Sologne magnifique.
Mais à cette époque, nous nous trouvions sur la ligne de démarcation et étions privés à 80 % de nourriture. De plus, c'était une année très rigoureuse, quatre-vingts centimètres de neige, de très basses températures qui ont duré plus de six mois.
1942-1948 : Les études primaires commencent. Dans ce temps-là les familles nombreuses n'étaient pas favorisées et il fallait se mettre au travail durant toutes les vacances. Ce travail consiste, lit au labeur de ferme : garder les bêtes.
1949 : Les études primaires terminées, l'accrochage au lourd travail commence, départ avec le père pour le lourd travail de bûcheronnage Pissas dans les Landes, derrière un énorme incendie.
1950-1954: Revenu dans le centre, j'ai quitté le métier de bûcheron pour le travail de culture (Sully-sur-Loire) et j'ai remporté le deuxième prix de labour avec des chevaux - le premier prix étant attribué à mon moniteur, "Noblesse exige".
1954-1957 : Départ le 7 septembre 1954 et retour le 7 mars 1957 du service militaire : lequel m'a donné de hautes satisfactions un peu dans tous les domaines : aussi bien pour les études, les travaux et les loisirs, en premier lieu la peinture.
Bien sûr, le premier tableau n'était pas de belle qualité mais il faut un début partout – aujourd’hui j’arrive à me défendre sans pour cela être parfait.
1957-1958 : Rentré du service j’ai repris le métier de bûcheron que je ne devais plus quitter jusqu’à nos jours. Je me consacrais au travail de charbonnier sans pour cela abandonner l'abattage. La plus forte meule de bois que j'aie montée avec plusieurs collègues se trouvait à Saint-Bonnet près de Montbrison en Auvergne (1100 stères de bois et quatre mois pour la cuire).
1959: Retour dans le Maine-et-Loire a Barracé, au parc de la Motte, très joli parc et surtout très riche en bois de toute essence.
Si je parle de ce parc, c'est surtout pour dire que c'est là que, avec un frère, nous avons abattu l'arbre le plus gros de France : Vélectonia d'une circonférence de 11,70 mètres à la base pour une hauteur de 42 mètres et un volume de 42 mètres cubes. Pour abattre cet arbre nous avons été obligés de prendre une scie à ruban. Pour le passer en scierie il a fallu le couper en 72 plateaux. Ce travail a été fait par mes soins à Parigné-l'Evèque.
1960 - Arrivé à Roellecourt, Pas-de-Calais. Je me suis marié le 27 juillet au 50 de la route nationale 39 avec Mlle Coquart Ginette, née dans le même village au même numéro.
Redémarrage dans le métier de bûcheron sur plusieurs départements, Pas-de-Calais, Nord, Somme et Aisne. Depuis son achat en 1972, mon plus grand plaisir c'est de garnir mon manoir : fabrication de meubles, montage de pièces neuves en dur, cimentage, carrelage, électricité, plomberie, couverture en passant par les charpentes.
La barrière, c'est du fer forgé, c'est moi aussi qui l'ai faite.
Dans le jardin, il y a toujours eu quelque chose : un moulin, une fausse rivière avec une passerelle, un temps il y avait la partie de cartes avec Brigitte Bardot, Jean Gabin et Eisenhower, le président Eisenhower.
J'ai toujours rêvé de monter une tour Eiffel en miniature. Ça change : si on laisse tout le temps le même décor n'a pas de charme.
La peinture, j'en ai toujours fait peu. Sur mes murs, sur la façade, j’ai fait des tableaux. Il y a la forêt d'Hesdin au-dessus de Brinon-sur-Sauldre : c'est la Sologne. Tout est fait avec la peinture de la peinture à bâtiment.
Certains des tableaux sont peints d'après une carte postale, c'est plus facile sur place. Ce qui est le plus facile encore c'est d'inventer : je commence d'un bout et je file jusqu’à l'autre bout." (source : Guide de l'art insolite : Nord-Pas-de-Calais, Picardie / Francis David. - Herscher, 1984).


BIBLIOGRAPHIE :

Monographies
- DAVID Francis, Guide de l'art insolite, Nord - Pas de Calais, Picardie. Paris : Herscher, 1984.

MOTS-CLÉS : Portrait, Vie quotidienne, Paysage, Véhicules, Célébrités, Personnages politiques, Bois, Peinture, Ferronnerie, Objets de récupération



GÉOLOCALISATION :